Le sanglier est sans doute l’animal le plus opportuniste de nos forêts. Il est capable de s’adapter à bien des situations. L’animal est doté d’un groin imposant et d’un excellent sens de l’odorat. Ce boutoir lui permet de rechercher sa nourriture de manière très efficace à travers la forêt et sur ses abords.
L’animal est omnivore. Il se nourrit de fruits forestiers et de fruits sauvages, de racines, d’herbes, de champignons, d’insectes, d’escargots, de reptiles, de petits rongeurs et occasionnellement de charognes. La bête noire est également bien connue des agriculteurs car il occasionne des dégâts importants aux cultures telles que maïs, froment, ….. On estime que le sanglier se nourrit à 95% de végétaux et à 5% d’éléments d’origine animale.
Le sanglier, d’ordinaire très craintif, va généralement chercher à éviter le danger en prenant la fuite ou en se dissimulant dans la végétation. Toutefois, lorsque la confrontation s’impose l’animal est un adversaire redoutable pouvant charger, mordre ou projeter ses adversaires.
Dans les forêts péri-urbaines telles que celles que nous connaissons à Seraing, le sanglier a tendance à venir chercher la nourriture mise à disposition par l’homme. Les composts dans le fond des jardins, les poubelles abandonnées en bordure de forêt, la nourriture déposée en forêt par les habitués, les pelouses non clôturées… sont autant d’occasion pour le sanglier d’en trouver facilement.
Toutefois, cette nourriture facile d’accès et artificielle a deux effets indésirables.
Tout d’abord elle va « booster » la population en permettant aux femelles de se reproduire plus tôt, plus souvent et d’avoir des portées plus conséquentes et en faussant le jeu de la sélection naturelle avec des individus faibles et/ou malades capables de survivre aux périodes de disette naturelles.
Ensuite, et c’est sans doute plus grave, un animal sauvage régulièrement nourri par l’homme s’habitue à lui et perd toute crainte vis-à-vis de celui-ci. . Il se retrouve à déambuler en pleine journée le long des routes et parfois à proximité des habitations. Ces sangliers devenus citadins peuvent alors présenter un danger pour la sécurité des personnes. Ces dangers sont un risque accru de collisions routières, d’attaques envers des animaux domestiques ou, plus rarement, des êtres humains. Dans certains cas et pour préserver la sécurité publique, leur destruction est alors requise.
Le nourrissage des sangliers concentre les animaux sur un territoire réduit, ce qui a pour effet d’augmenter le risque d’apparition et de transmissions de maladies parasitaires, virales ou autres, maladies qui peuvent être transmissibles aux animaux domestiques mais également à l’homme.
Actuellement la population de sangliers, en périphérie de la Ville de Seraing, est jugée stable. La destruction n’est plus effectuée que de manière occasionnelle, sur des individus sortis de la forêt afin de régler des problèmes ponctuels de sécurité publique. Les sangliers vivant en forêt ne posent pas de problème tant qu’ils restent sauvages et qu’ils sont maintenus à un niveau de population faible. Une chasse raisonnée et contrôlée a été mise en place afin de stabiliser cette population forestière.
On pense souvent bien faire en nourrissant les animaux. Mais vous l’aurez compris, le sanglier est un animal sauvage, totalement adapté à la vie en forêt. La bête n’a pas besoin de l’intervention de l’homme pour se nourrir. Elle vit même plutôt mieux si on la laisse tranquille et que l’on ne vient pas changer ses habitudes alimentaires. C’est pourquoi le nourrissage des sangliers et de la faune sauvage est totalement interdit dans les forêts péri-urbaines de Seraing.